S'abonner

Nodule d’Orf : second génome viral décrit et séquencé chez l’homme - 15/01/19

Doi : 10.1016/j.annder.2018.09.467 
L. David 1, , J. Andreani 2, V. Secq 3, B. La Scola 2, E. Delaporte 1, P. Berbis 1, J. Fongue 1
1 Dermatologie, hôpital Nord 
2 Unité de recherche microbes evolution phylogeny and infection (MEPHI), université Aix-Marseille, AP–HM, IRD 
3 Anatomocytopathologie, hôpital Nord, Marseille, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le nodule d’Orf est une zoonose virale rare due à l’infection par un Parapoxvirus. Il est transmis à l’homme par contact d’ovins ou caprins eux-mêmes atteints d’ecthyma contagieux. Le diagnostic suspecté cliniquement peut être confirmé par examen au microscope électronique ou par PCR spécifique ciblant le genre Parapoxvirus. Nous rapportons l’observation d’un nodule d’Orf chez une patiente dont le génome complet a été séquencé. Il s’agit du second génome viral décrit à partir d’une infection humaine.

Observation

Une patiente de 65 ans consultait pour l’apparition récente de lésions nodulaires siégeant au niveau des doigts. Elle décrivait un contact avec un mouton trois semaines avant le début des symptômes. Elle présentait 3 nodules indolores érythémateux bien limités croûteux avec un halo inflammatoire. Le bilan biologique était sans particularité. L’exérèse d’un nodule mettait en évidence une hyperplasie acanthomateuse et papillomateuse de l’épiderme avec un aspect ballonisé des kératinocytes et un important infiltrat inflammatoire dermique. Un Parapoxvirus était détecté par une PCR spécifique confirmant le diagnostic de nodule d’Orf. L’isolement du virus était réalisé sur des cellules de testicule de mouton et le génome complet du virus était réalisé. Cette souche, Orf virus IHUMI-1, représente 132 823 paires de bases avec 127 protéines prédites dont 3 ORFans (protéines n’ayant pas de résultat connu dans les bases de données). De façon surprenante, les analyses de génomique comparatives (notamment l’analyse phylogénétique) réalisées sur les souches complètes montraient un regroupement des 2 génomes isolés après transmission chez l’homme par rapport aux autres souches connues. Ce regroupement était aussi trouvé en utilisant OrthoANI avec une identité nucléotidique de 98,77 % entre ces 2 souches (Annexe A).

Discussion

Le nodule d’Orf est une pathologie rare et souvent méconnue, assez typique cliniquement. Le virus responsable est difficilement cultivable. Les lésions régressent spontanément en 6 à 24 semaines posant rarement un problème thérapeutique. Des complications sont néanmoins possibles, dominées par la surinfection bactérienne. Les Parapoxvirus peuvent être mis en évidence par microscopie électronique directe ou par PCR spécifique mais aussi par mise en culture. À l’ère génomique l’augmentation de génomes disponibles est nécessaire pour une meilleure appréhension de la diversité des souches ainsi que leur distribution à l’échelle mondiale et régionale. Les résultats que nous avons obtenus doivent être confirmés par la disponibilité de nouveaux génomes complets. Le but étant de mieux définir les souches virales susceptibles d’infecter l’homme, et d’adapter la prophylaxie (vaccination) chez l’animal.

Conclusion

Nous rapportons ici le deuxième génome de parapoxvirus isolé d’humain disponible dans les bases de données.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Nodule Orf, Parapoxvirus, Séquençage génomique


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.467.


© 2018  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 145 - N° 12S

P. S292 - décembre 2018 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Fibrillation auriculaire révélant une myocardite : une manifestation exceptionnelle de la maladie de Lyme disséminée précoce
  • S. Ventéjou, T. Genet, S. Leducq, P. Lanotte, L. Zilliox, L. Bernard, C. Lenormand, M. Samimi
| Article suivant Article suivant
  • Hyperkératose folliculaire chez l’enfant immunodéprimé : trichodysplasie spinulosique
  • C. Mesnard, M.-L. Couëc, C. Bressollette-Bodin, V. Foulongne, H. Aubert, S. Barbarot

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2025 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.